Braconnage
et surexploitation de la faune
Au cours des dernières décennies, les conflits armés qui ont sévi dans la sous-région, notamment la guerre au Soudan, ont favorisé la prolifération des armes de guerre. Les braconniers s’équipent avec des armes semi automatiques et du matériel qui dépassent souvent en quantités et efficacité les dotations en équipement du personnel en charge de la gestion des aires protégées.
L’intensification du braconnage est un effet direct de cette tendance et la faune du Nord-Est de la RCA paie un lourd tribut. Le braconnage pour l’ivoire mais aussi pour la viande de brousse ont vidé la zone Nord de sa faune sauvage. ECOFAUNE s’emploie à sensibiliser l’ensemble des partenaires et acteurs pour restaurer un contrôle des prélèvements et sécuriser un espace, dans la perspective d’une recolonisation progressive de ce territoire par les espèces phares du Nord RCA.
Transhumance
et surexploitation des lieux
Le Nord RCA a vu le cheptel bovin se multiplier au cours des dernières décennies. Cette nouvelle occupation de l’espace crée des conflits entre bergers transhumants et fermiers mais aussi entre la faune sauvage et le bétail pour l’accès aux pâturages et aux points d’eau. Le monde du pastoralisme n’est pas homogène et est complexe, partagé entre les bergers locaux et les bergers transhumants, qui n’ont pas les mêmes objectifs ni les mêmes intérêts. Par ailleurs, ce secteur dans le Nord RCA est très pénalisé par l’absence de capacité de contrôle de l’Etat à le gérer, dominé par une taxation informelle ne générant aucun bénéfice pour la région. Il importe de mieux comprendre et d’appréhender les pratiques et besoins des usagers pour instaurer une reprise en main de ce secteur qui serait complémentaire à la gestion des ressources naturelles. Actuellement la transhumance est une charge pour la RCA qui n’en retire aucun bénéfice.
Insécurité
et usage anarchique des ressources
L’insécurité créée par les conflits armés dans la zone au cours des dernières décennies est doublée, dans la zone Nord par une absence des services de l’Etat. Cette situation d’Etat failli encourage une utilisation anarchique des ressources du parc avec des impacts négatifs sévères sur la faune et les habitats naturels.
La pêche artisanale, avec des méthodes dégradantes pour l’environnement et dangereuses pour la santé publique, l’exploitation artisanale du diamant et de l’or avec des méthodes impactant les habitats naturels, la transhumance, avec l’empoisonnement de cours d’eau utilisés comme zones de contention pour le traitement du bétail, la surexploitation du gibier, sont autant d’activités qu’il importe de pouvoir encadrer avec une capacité à faire appliquer la loi. Un permis d’exploration pétrolière a été concédé en 2011 à une entreprise chinoise. Si l’exploration s’avère concluante, l’impact de l’exploitation pétrolière sera une pression additionnelle sur le milieu naturel qu’il faudra aussi gérer. Dans le cadre du Projet Ecofaune, un Schéma Directeur d’Aménagement du Territoire (SDAT) est en train d’être finalisé. Préparé de manière participative en associant tous les acteurs et les parties prenantes de la Préfecture de Bamingui-Bangoran, le SDAT se base sur le concept d’approche systémique d’utilisation des espaces. Ce document stratégique, une fois formellement adopté, guidera l’utilisation rationnelle des ressources dans le Nord RCA.
1986 | 1988 | 1992 | 1998 | 2000 | 2007 | 2012 |
Dernière observation de rhinocéros noir dans la zone. |
Préparation d’un vaste programme d’appui en collaboration avec les autorités centrafricaines PDRN |
Redressement des populations d’éléphants et de buffles |
Site pilote de Sangba |
ECOFAC 3 |
ECOFAC 4 |
ECOFAUNE |
Les objectifs du PDRN sont de lutter contre la désertification en protégeant les écosystèmes de savanes et de forêts, et de gérer les ressources naturelles, en particulier la grande faune, en veillant à en faire bénéficier les populations locales. Une priorité fut accordée à la mise en place d’une lutte anti-braconnage efficace.
Un des grands aboutissements du programme ECOFAC a été la mise en place de zones cynégétique villageoises (ZCV). Les ZCV sont des portions du territoire national vouées à l’exploitation cynégétique dont la gestion est confiée officiellement par l’Etat aux communautés villageoises locales. Celles-ci les louent à des sociétés de chasse privées, qui les exploitent suivant un cahier des charges et en respect de quotas d’abattage spécifiques accordés par l’Etat.
Les fonds générés par les taxes et redevances sont, en dehors de la part réservée à l’État et aux Communes, gérés démocratiquement et de manière autonome par des structures villageoises.